Quantcast
Channel: Histoire et mémoire Archives - Noisy le sec histoire
Viewing all articles
Browse latest Browse all 228

Etiennette Le Marquis, seigneur de Noisy-le-Sec de 1767 à 1775

$
0
0

Le 21 février 1767, devant maître Delaleu, notaire à Paris, M. d’Aguesseau de Fresnes, Marquis de Manœuvre et de Vincy, cède à Louis Philippe, duc d’Orléans, premier prince de sang, les terres d’Avron, Villemomble et Noisy-le-Sec. Le jour même son Altesse déclare mutation au profit de « Dame Etiennette, Marie, Périne Le Marquis, fille majeure, demeurant à Paris, rue Neuve des Petits Champs».

Qui était Dame Etiennette ,

Étiennette Marie Périne Le Marquis est née en 1737 à Dinan, en Bretagne. Elle a sans doute été abandonnée par sa mère sur les marches de l’Église Saint-Sauveur puis adoptée par la famille de René Le Marquis, négociant en toiles. Elle est élevée au couvent des Ursulines qui se consacre à l’éducation des jeunes filles. À l’âge de 13 ans elle se rend à Paris avec sa mère. Elle est jolie, les yeux verts, pas sotte et à appris les bonnes manières.

Elle a successivement des amants fortunés puis Gabriel de Neufville de Villeroy qui  l’entretient. En 1753 nait leur fille Anne-Camille. Etiennette à 16 ans.

C’est en 1757 que mademoiselle Le Marquis que l’on appelle par dérision « Marquise » attire l’attention de Louis Philippe d’Orléans.

Louis-Philippe d’Orléans, dit « le Gros », premier prince du sang, est né à Versailles  le 12 mai 1725. Il ne faut pas le confondre avec ses homonymes :

– son fils, Louis-Philippe d’Orléans (1747-1793), appelé « Philippe Égalité » pendant la Révolution

– et Louis-Philippe d’Orléans (1773-1850), autre nom de Louis-Philippe 1er avant qu’il ne soit roi des Français, fils du précédent.

lignée Duc d'Orléans

Louis-Philippe la remarque à l’Opéra au cours d’un spectacle dans lequel elle joue la comédie. Il installe Mademoiselle Le Marquis au le Château de Bagnolet . Devenue la favorite en titre du duc d’Orléans, en 1759, un garçon naît de leur union.

Étiennette communique à son amant le goût de la comédie. Étiennette donne des spectacles et des parades où se produit le prince en compagnie de la noblesse. Elle organise avec son complice des pièces nouvelles et même licencieuses.

1761, Mademoiselle Le Marquis donne naissance à des jumeaux. Le duc d’Orléans reconnaît ses enfants. Les trois enfants de Mademoiselle Le Marquis reçoivent une éducation soignée.

1767, Mademoiselle Le Marquis, dite « Marquise » devient alors dame de Noisy-le-Sec et autres lieux, c’est-à-dire,Villemomble et Avron.

 

Marquise

 

Le fief est d’importance. Il comprend un château en ruine construit par Florimond Robertet confident de François 1er, une ferme, des champs de blé et des futaies de la forêt de Bondy. Le dit château se situe à Villemomble.

Hector Espaullard nous apprend qu’il n’y eut jamais de château à Noisy-le-Sec. Les seigneurs de Noisy étaient aussi seigneurs de Villemomble, ils y avaient leur résidence d’été ou séjournaient dans l’ancien manoir d’Avron à Rosny-sous-Bois.

Elle se rend en calèche, tirée par quatre chevaux à la découverte du domaine qu’elle va diriger. Elle emprunte la route de Meaux, qu’elle quitte en vue de Noisy-le-Sec. Elle rencontre le duré de la paroisse Jean-Noël Julien, le seigneur de Merlan Jacques Picques et le notaire Estienne Cottereau (père de Pierre-Marcel Cottereau, premier maire de Noisy-le-Sec) qui lui donnent des indications sur les paysans qui travaillent sur ses terres puis se rend à Villemomble.

Devenue « haute et puissante dame de Noisy-le-Sec et de Villemomble », elle fait raser ce qui reste du vieux manoir construit par Florimond Robertet, et se fait construire un élégant château par l’architecte Brongniart, en 1769. (Le château existe toujours. ) Elle mène une vie de châtelaine respectable.

 

Le château de Villemomble

 

Mais Louis-Philippe lui préfère bientôt Charlotte-Jeanne de Montesson qu’il épousera en 1773.

Par dépit, elle vend ses terres d’Avron à M. René  Gondot et celles de Noisy à M. Mathieu–Louis de Mauperché le 2 juin 1775. Elle s’installe dans son hôtel parisien, 14 de la rue Grammont.

Pendant la période révolutionnaire elle quitte la France et  séjourne à Berne en Suisse puis à Hambourg en Allemagne.

Lorsque Marquise revient en France, fin 1794, elle retrouve son hôtel parisien ainsi que son château intacts, mais sa fortune est fortement entamée et elle se voit contrainte de vendre ses terres de Villemomble au banquier Ernest Lang.

Le 9 février 1806, mademoiselle Le Marquis, décède dans son hôtel de la rue Grammont.

Ses obsèques ont lieu à Paris à l’église Saint-Roch, « Au moment où son cercueil entrait à l’église, celui de Madame de Montesson en descendait de façon que les deux rivales qui s’étaient rencontrées dans le combat de la vie, où rien ne se pardonne, se retrouvèrent sur le seuil de la mort, où tout s’oublie » nous dit Guy Martignon dans son livre Marquise. Elle est enterrée au cimetière du Père Lachaise.

sources :

Hector Espaullard, Noisy-le-Sec, village heureux, ville martyre.

Guy Martignon, Marquise et Villemomble la mémoire du passé.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 228

Trending Articles