Né le 29 novembre 1900 à Longuyon en Meurthe et Moselle. Il est le fils de Emile Lucot, chef du Dépôt de coke des chemins de fer de l’Est et de Léontine née Debraux, sans profession. Lors de la première guerre mondiale la famille fuit les zones de combat et s’installe à Noisy-le-Sec.
Arhur épouse Juliette Thory, une noiséenne de longue date, en 1919 à la mairie de Noisy-le-Sec.


Le couple habite au 2ter avenue de Bobigny. Arthur Lucot entre dans la police parisienne le 1er juillet 1925. Il est affecté au commissariat du 10ème arrondissement à Paris.

Arthur en uniforme devant le pavillon du 2ter avenue de Bobigny. A sa ceinture, le casque de la Défense Passive.
La famille s’agrandit et compte 6 enfants âgés de 2 à 24 ans lorsque la seconde guerre éclate. Un septième enfant naitra après le décès de son père.
Arthur Lucot
Le soir du 18 avril 1944, lors du bombardement, Arthur est parti rejoindre l’équipe de la Défense passive. La famille se réfugie dans la cave de l’immeuble situé de l’autre côté de la rue. Un morceau d’avion canadien tombe sur la pavillon qui prend feu.

avenue de Bobigny, le 19 avril au matin
La famille est provisoirement hébergé dans la famille au 128 avenue de Brazza (Pierre Kerautret) puis relogée dans un baraquement comme il y en avait un peu partout à Noisy.
Evelyne et Chantal Lucot devant le baraquement
Arthur Lucot trouve une petite maison à Reuil-en-Brie. C’est là que naitra une petite fille. Juliette Lucot apprend le décès de son mari le jour même de la naissance de son enfant.
La vie est très difficile pour Juliette qui doit pourvoir aux besoins de sa famille avant l’obtention des pensions. Elle travaille un temps comme comptable à la Fédération des Sinistrés dont le siège est à la mairie de Noisy-le-Sec.
Arthur Lucot résistant
Arthur est membre du réseau de renseignements Ajax d’obédience gaulliste. Dans la soirée du 18 août 1944, aux prémices de l’insurrection parisienne et d’une intense activité de la Résistance intérieure française précédant l’avancée des forces alliées sur la capitale, il est envoyé en mission. Il doit porter des armes à la Préfecture de Police de Paris qui prépare sa libération. Il quitte Noisy-le-Sec en jeep avec un camarade qui conduit le véhicule.
Sans doute dénoncés, un barrage de soldats allemands les attend à la hauteur du 60 avenue de la République à Romainville. La jeep est mitraillée, une balle explosive traverse le corps d’Arthur et échoue dans la jambe du conducteur. Le véhicule fait une embardée, se retourne. Les membres d’un garage voisin, sortent les blessés et les cachent dans le coffre d’une voiture. Arthur décède durant son transport à l’hôpital Tenon. Il avait 43 ans.
Il est enterré le 23 août 1944 au cimetière nouveau de Noisy-le-Sec en présence d’une délégation d’une dizaine de policiers dont plusieurs gradés du commissariat du 10ème arrondissement.
Déclaré « Victime du devoir », le ministère des Anciens combattants attribua à Arthur Lucot la mention « mort pour la France ».
Il a été homologué FFI et cité à l’ordre de la Nation et fait, à titre posthume, chevalier de la Légion d’Honneur.
Le 18 août 1946 une plaque commémorative a été posée sur les lieux du drame au 58-60 rue de la République à Romainville en présence de la famille.


« Ici le 18 août 1944, le gardien de la paix de Paris 10ème arrondissement Lucot Arthur est tombé pour la Libération de Paris ».
Récit par Chantal Lucot, sa fille, enregistrée chez elle le 17 mars 2025
Jean-Raymond Marqueteau, Anne-Marie Winkopp
Sources :
– Chantal Lucot, sa fille
– le Maitron
-Archives Municipales de la ville de Noisy-le-Sec
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